pas d'entre deux, je crois que j'aime cela
6 semaines de calme à essaouira
puis un retour précipité à Lorient pour répéter
Phède les oiseaux, avec Jean-Baptiste Sastre
Frédéric Boyer ,
Hiam Abbas,
un bonheur d'être en bonne compagnie et
d'être reçu avec tellement d'atention et d'élégance
à Lorient dans la maison d'Eric Vignier.
L'immense privilège d'aller un matin à 7H30 à Nantes
enregistrer Pierre Michon,
un si grand écrivain , un si grand poête.
Je retrouve le plaisir du théâtre.
Un coup de fil de mon copain Mourad
et le même jour un article
trouvé au fil d'internet sur notre aventure
je le fais partager (voir plus bas l'article) comme je voudrais aussi que grâce à la cie des indes vous puissez suivre
l'aventure Phèdre dont voici le lien Facebook
abonnez vous vous aurez un journal vidéo
toutes les semaines (cela devrait durer 2 ans)
Et puis mes projets plein la tête
évoqués dans le blog précedent avancent
à petits pas certes mais ils avancent.
Salim Jay/Le soir/juin 2010
Qui a vu une seule fois Essaouira n’a de cesse de la revoir. Alors que dire de ceux qui y sont nés ? Il y a de quoi être hanté. Je pense à la nostalgie qu’en éprouve sûrement Mourad Akhay, le jeune Souiri qui arracha aux eaux de l’Arno un Italien désemparé. Et ce sauvetage eut lieu peu après que Mourad eut confectionné une chaise sur une scène, comme il le faisait dans l’atelier de vannerie auquel il appartenait. Une vie sauvée, en Italie, grâce au soin qu’avait pris André Serré de faire participer Mourad à sa lecture de mon roman «Tu ne traverseras pas le détroit» lors d’une édition du Festival d’Avignon.
Essaouira reliant tous les mondes intérieurs, c’est bien le sentiment que donne la lecture du roman d’Ami Bouganim «Le charmeur de mouettes» (La chambre d’échos, 2005). La mère du narrateur, lequel est devenu avocat à Paris, lui a donné ce viatique : «Quand
tu sauras, mon fils, te contenter d’un croûton de pain et d’une poignée
d’olives, tu seras le plus libre et le plus heureux des hommes».
Il y a sans doute quelque sagesse dans ses propos, mais on se demande bien pourquoi de tels conseils ne sont supposés excellents qu’à destination des pauvres.
Un beau passage du «Charmeur de mouettes» qui est la
confession hallucinée d’un homme né de père inconnu, c’est celui où la
mère, née comme son fils à Essaouira, entreprend, dans son exil parisien
de célébrer ce qu’elle dit être le bicentenaire de Mogador : «Elle
était possédée par cette ville. Elle aurait sûrement aimé la revoir
avant de mourir. Dans sa détresse, elle relevait le teint de sa solitude
de pétales de roses, d’anémones et de coquelicots».
Touffu et même confus, le roman de Bouganim n’en est pas moins prenant.
On voudrait citer à la chanteuse Sainkho Namtchylak ce passage où Ami Bouganim fait dire à Miloud : «Rassurez-moi, dîtes-moi que je suis toujours accordé, que mes fibres intérieures sont au diapason de mes cordes».
Il faut être né à Essaouira comme Ami Bouganim pour écrire que la vie «réside dans ce débordement de sensualité que marmonnent les vagues, chuchotent les araucarias, insinuent les regards».
C’est à cela que songe le narrateur du «Charmeur de mouettes» dans cette rue de Paris qui s’appelle rue de Magador. Là même où Nathalie Mei, brodeuse inouïe comme on est chanteuse inuit, a choisi de me montrer ses créations, des carrés bordés, concentrés de houle et de douceur, qui réclament chacun un mois de navigation de l’aiguille et qu’elle expose à partir du 27 juin-là même où la chanteuse inuit aura sidéré tous ceux qui l’entendront.
Il y a sans doute quelque sagesse dans ses propos, mais on se demande bien pourquoi de tels conseils ne sont supposés excellents qu’à destination des pauvres.
Touffu et même confus, le roman de Bouganim n’en est pas moins prenant.
On voudrait citer à la chanteuse Sainkho Namtchylak ce passage où Ami Bouganim fait dire à Miloud : «Rassurez-moi, dîtes-moi que je suis toujours accordé, que mes fibres intérieures sont au diapason de mes cordes».
Il faut être né à Essaouira comme Ami Bouganim pour écrire que la vie «réside dans ce débordement de sensualité que marmonnent les vagues, chuchotent les araucarias, insinuent les regards».
C’est à cela que songe le narrateur du «Charmeur de mouettes» dans cette rue de Paris qui s’appelle rue de Magador. Là même où Nathalie Mei, brodeuse inouïe comme on est chanteuse inuit, a choisi de me montrer ses créations, des carrés bordés, concentrés de houle et de douceur, qui réclament chacun un mois de navigation de l’aiguille et qu’elle expose à partir du 27 juin-là même où la chanteuse inuit aura sidéré tous ceux qui l’entendront.
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