Le soleil doucement va rejoindre la mer
C'est le moment ou tout devient plus calme
L'invitation à une promenade différente
Du parcours de jour
Les pas sont différents il ne s'agit plus de tout voir
Il s'agit bien de se promener
De se laisser aller et de se laisser surprendre
Le temps est l'élément essentiel de la promenade
Un tic tac, le sablier du réfectoire
qui nous indique le temps restant pour la promenade
des petites étoiles sonores sur un lac artificiel
Pour que les gros piliers semblent sortir des profondeurs
Les "servantes" petites lampes sur pied transfuges du thêatre
Sont notre repère et nos guides
Il faut tendre l'oreille pour écouter un violoncelle
Et le découvrir au fond du promenoir des moines
Arriver des profondeurs de notre dame sous terre
ou bat le coeur du mont,
Par un escalier sinueux dans l'abbatiale,
Entendre la harpe et se déplacer entre les bancs bâchés de blanc
tels des linceuls attendant le premier office du matin
Avant de s'envoler depuis la terrasse de l'ouest
au dessus de la baie maintenant devenue plus sombre
et ou seuls les chiffres d'or
témoignages du travail des tailleurs de pierre
Brillent un peu comme un ciel étoilé
Rejoindre maintenant le cloitre rendu à sa fonction originelle
Pour mieux encore regarder le ciel
Un carré de ciel bleu découpé qui se reflète prisonnier
Dans un carré devenu rouge
Ce sont là les mystères du mont Dieu ou Diable
Et puis encore le CRI du "libera me" de Verdi sortant du cachot,
La grand roue dont on entend les rouages de bois
Mêlés aux souffles des prisonniers
L'odeur du terreau,
La descente dans les jardins ou l'on peut s'asseoir sur la pelouse
Trop verte pour regarder l'arbre au lucioles
En écoutant le Barbe bleue de Béla Bartok
"regarde, dit il tous ces jardins, comme ils sont beaux ,
Je ne les ai construit que pour toi"
Enfin rejoindre le jardin fantastique
au pied du mur de la merveille
Entre le mur magnifié par le bleu fort
Et la forêt verte et se prendre le temps
D'une photo pour l'archange en se blotissant entre ses ailes
Pendant quelques secondes l'ombre apparaît sur le mur
Hallucination, souvenir de cette promenade nocturne
Dont on gardera pour longtemps , c'est sûr,
La marque douce d'un moment privilégié
André Serré
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