Depuis le 2 aout au soir les visiteurs du mont saint michel peuvent visiter l'abbaye depuis le soleil couchant jusqu'à la nuit. Nicolas Simonnet administrateur de l'abbaye m'avait contacté au printemps dernier pour me proposer d'accompagner ce parcours nocturne avec des sons. J'ai donc en grande partie sur place pour "entendre" les lieux, composé une bande originale qui intervient dans 11 lieux du parcours, plus que de véritables musiques il s'agit d'ambiances sonores "musicalisées" ou "détournées" Je vous propose donc à défaut d'écouter ces bruits qui n'auraient pas beaucoup de sens sans le parcours de lire les quelques intentions écrites pour ces différents moments du parcours et de les accompagner de photos. (en cliquant sur chaque photo on peut l'obtenir dans un format plus important) Comme ce travail correspondait à l'arrivée en France d'Isabelle (ma fille) je lui ai proposé comme premier travail de composer la couverture des différents disques sur lesquels sont fixées les musiques vous pourrez trouver le dessin en fin de journal.Le vent grave autour des gros piliers
Dans la crypte des gros piliers semble louvoyer le vent , un vent grave qui jouerait à cache-cache avec les piliers eux-mêmes.dans ce vent on entendrait des résonnances graves elles aussi.
Les poussières d’étoiles de l’absidiale.
tandis que dans la chapelle absidiale lorsque l'on s'avance au dessus du miroir on déclenche une "poussière d'étoiles" une chute de scintillements aigus et cristallins un peu comme si notre propre présence dans cet endroit déclenchait des bris de glace venus d'en haut.
Le Coeur de Notre-Dame sous terre
On est au cœur, un battement tres grave à peine audible semble être la résonnance de notre propre coeur, et en surimpression des notes tenues , peut-on s'identifier au foetus et entendre pour la seconde fois mais avec conscience cette fois les bruits du dehors entendus au travers de la poche foetale.
L’orage sourd des dieux dans l’abbatiale
On arrive dans l'abbatiale depuis la crypte et soudain sortant de terre dans cette splendeur apres avoir cotoyé l'obscurité on retrouve la lumière et le ciel et les sons d'en haut , et si pour une fois ces sons là n'étaient pas ceux des hommes mais peut-être bien ceux des dieux. Orages lointains qui sourdent en attendant d'éclater pour bien rappeler une présence. Vapeurs d'harmonies de cloches entendues ou rêvées.
L’envol depuis la terrasse de l’ouest
Un concert pour l'espace , une musique lyrique de Gavin Bryars, diffusée de manière à ce qu'elle nous emplisse et nous ouvre, nous donne l'impression de "voler" et de nous mêler au vol des mouettes que l'on entendrait aussi, melées à la musique , comme planant au dessus des eaux.
Le silence du desert dans le réfectoire
Pas de bruits de couverts ou d'oraisons proférées depuis la chair , c'est un faux silence établi ici qui n'a pas grand chose à voir avec ce refectoire si ce n'est que de la chair sort quelques fois un chant lancinant qui pourrait faire penser à une psalmodie, est-ce un muezzin ,est-ce un "récitatif" est ce une phrase grégorienne, tout est possible est-ce tout simplement une illusion sonore qui habite ce silence venu du desert, comme on peut avoir l’illusion d’une osasis après de longues heures de soif.
L’opéra des jardins du nord
Dans ce jardin, mélangé aux bruits d'une nuit tropicale, un extrait du Barbe Bleue de Bartok extrait de la quatrième porte "regarde tous ces jardins leur beauté est saisissante, regarde ces fleurs et ces lys…" c'est un temps de repos on peut vers la fin de la visite s'asseoir sur le pré et écouter, se laisser emporter et se remomérer tout ce que l'on vient de voir.
Les rouages et les souffles de la grande roue
Une reconstitution transposée des bruits de rouage de bois avec des souffles qui pourraient avoir été ceux des hommes peinant à l'intérieur de la roue pour monter la charge. Quelques accords désaccordés car ces "musiques de rouages" sont en fait ceux de l'intérieur d'un orgue de foire
La mer entre dans les cachots
Ici l'on entendrait la mer que l'on ne peut entendre au naturel (compte tenu de la position géographique de ces cachots), des respirantions dans la mer et des soupirs, et l'arrivée de la grande marée en temps reel, la mer gagne et redevient calme, léger clapotis.
Le feu d’artifice et les oiseaux du cloître
Les oiseaux ont niché dans le cloitre et font entendre leur pépiement continu et que seul vient arrêter un feu d'artifice lointain que le carré de ciel découpé nous empêche de voir.
Les frissons du mur de la merveille
Frissons sur le mur "free-sons" sons en liberté , ce qu'il faut surtout c'est que le mur frisonne, comme lorsqu'une émotion trop forte "vous donne des frissons". Fait de bribes entendues tout au long du parcours ce passage veut être une symphonie, celle que notre parcours a composé et tous ces sons glissent sur le mur de la merveille comme un vent léger sur la peau pour que le soleil devienne supportable. Ce serait comme une table des matières des sons entendus tous là rassemblés, avant de refermer
La couverture des disques imaginée par isabelle
mardi 10 juillet 2007
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